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Le marché mondial du médicament est toujours en croissance et de nombreux médicaments produits ont permis d’augmenter l’espérance de vie de la population mondiale. Mais seulement, le continent africain, qui ne compte que pour 0,7 % de ce marché, n’en produit que pour 3 %, alors que 95 % des médicaments consommés en Afrique sont importés. L’Afrique sub-saharienne est aujourd’hui confrontée au défi de l’accessibilité à des médicaments de qualité, gravement accentué par la crise socio-économique et sanitaire qui perdure depuis plusieurs décennies. Alors que de nombreux efforts consentis pour le développement pharmaceutique classique ont connus des fortunes diverses, il devient impératif que l’Afrique développe ses propres capacités de recherche et de fabrication, en tirant profit des connaissances locales de ses populations et de son riche potentiel thérapeutique et floristique. La présente contribution se propose d’examiner les perspectives offertes par l’approche ethnopharmacologique pour développer rapidement et à moindre coût une industrie pharmaceutique tirant avantage des recettes de la médecine et pharmacopée traditionnelles, et permettant de soigner les pathologies majeures et prioritaires africaines. Cet examen porte sur trois principaux axes de réflexion : l’intérêt du raisonnement ethnopharmacologique comme modèle particulièrement bien adapté à l’étude des remèdes traditionnels, les besoins en formation, et la protection des droits de propriétés intellectuelles des détenteurs de savoirs de la pharmacopée traditionnelle. Fruit d’une vingtaine d’années d’expérience d’enseignement et de recherche dans les disciplines de l’ethnobotanique et de l’ethnopharmacologie, cette contribution concourt à susciter davantage l’intérêt des décideurs et acteurs intéressés par le développement des phytomédicaments.
