Formulation d’un phytomédicament à activité antidermatophytique contre Trichophyton rubrum et Trichophyton soudanense à base des huiles essentielles de quatre plantes appartenant à la famille des Myrtacées

Les dermatophytoses sont des maladies infectieuses causées par des champignons kératinophyles appelés dermatophytes. Elles sont fréquentes ces dernières années, surtout dans les pays pauvres et en développement. Cependant, les traitements chimiques actuels présentent de nombreux inconvénients, notamment la récidivité des infections, les effets indésirables, le coût élevé et même la longue durée des traitements. Il est donc urgent de trouver de nouveaux moyens de lutte plus efficaces et moins contraignants. L’objectif du présent travail a été de formuler un phytomédicament à activité antidermatophytique à partir des huiles essentielles de quatre plantes de la pharmacopée camerounaise appartenant à la famille des myrtacées. Les huiles essentielles de boutons floraux et feuilles de Syzygium aromaticum, celles de feuilles de Syzygium guineense, Callistemon citrinus et Callistemon rigidus, ont été extraites par hydrodistillation. L’inhibition de la croissance sporale des huiles essentielles et de quelques associations d’huiles essentielles a été évaluée in vitro par microdilution en milieu liquide sur Trichophyton rubrum et Trichophyton soudanense. La meilleure formulation a été testée in vivo sur des cochons d’Inde infectés à T. rubrum et T. soudanense, et son effet sur les paramètres comportementaux et biochimiques de toxicité de ces animaux a été évalué. Toutes les HEs extraites ont inhibé la croissance sporale des deux dermatophytes : la concentration minimale inhibitrice de l’huile essentielle de boutons floraux de S. aromaticum a été de 2000 ppm contre les deux germes, celle des feuilles a été de 2000 ppm contre T. rubrum et 8000 ppm contre T. soudanense. Les autres CMI ont été supérieures à 8000 ppm. F4, la formulation la plus active, a révélé in vitro une action sporicide à 2500 ppm confirmée in vivo par la réduction totale des infections à partir du 9ème jour de traitement. Enfin, F4 n’a pas eu d’effet néfaste sur le fonctionnement des organes des cochons d’Inde. Elle a donc servi de principe actif pour la préparation d’une pommade à 1% nommée « MYRTAZOLE ». En conclusion, la pommade « MYRTAZOLE » serait un bon médicament peu ou pas toxique pour l’éradication des dermatophytoses à T. rubrum et à T. soudanense.
Mots clés : antioxydant, antidermatophytique, huiles essentielles, Myrtacées, phytomédicament